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Winston Churchill (1874-1965) est un homme d’Etat et écrivain britannique.
Il nait d’un père noble britannique, et d’une mère américaine, francophile et francophone. Ses deux parents ont des origines françaises, et Winston hérite d’eux sa passion pour la France, parlant très tôt le français, malgré son fort accent. Il a un frère cadet, né en 1880.
Comme c’était l’usage dans les familles nobles d’alors, Winston est élevé par une nourrice jusqu’à ses 7 ans. Il ne voit quasiment pas ses parents, même s’ils sont aimants, son père étant occupé par sa carrière politique et sa mère par ses mondanités. Il grandit donc dans une grande solitude, considérant sa nourrice comme sa réelle mère.
Il entre à l’école à 7 ans, en pensionnant. Il vit très mal cette première séparation, ce manque d’affection et la brutalité de la discipline le durcissant très jeune. Sa nourrice comprend qu’il est battu, et alerte ses parents qui le changent d’école. Il entre à 9 ans dans un second pensionnant, où il demeure jusqu’en 1888. Son père décide de lui faire suivre une carrière militaire, car ses résultats scolaires ne sont pas assez bons pour une carrière politique ou religieuse. Winston étudie de ses 13 à 18 ans à l’Harrow School. Il y brille en anglais, en histoire et est champion d’escrime.
Il souhaite rejoindre l'Académie royale militaire de Sandhurst, mais le concours est extrêmement difficile. Après deux échecs, il demande de l’aide à ses parents, qui lui payent alors des cours dans un institut privé spécialisé, lui permettant d’obtenir son concours en 1893.
Diplômé, il devient sous-commandant en 1895, à 22 ans. Cette même année, il perd son père et sa nourrice. Il ne désire pas enchainer les promotions mais être réellement sur le terrain, estimant que cela l’aidera dans une potentielle carrière politique. Il vit son baptême du feu à Cuba dès 1895, puis combat dans les Indes, au Soudan et pendant la seconde guerre des Boers. Il est aussi correspondant de guerre pour plusieurs journaux londoniens, et développe pendant un an cette carrière à temps après avoir démissionné de l’armée en 1899 pour débuter une carrière politique. Il est élu député en 1900. Il sert cependant régulièrement toujours dans l’armée.
Il se marie à 34 ans, en 1908. Il aura 5 enfants, mais le quatrième, une petite fille, meurt à 2 ans. Churchill n’en est pas particulièrement proche.
Député pendant près de 60 ans, il est ministre pendant près de trente ans : ministre du Commerce, secrétaire du Home Office, Premier Lord de l'Amirauté, il participe aux premières lois sociales (création d’un salaire minimum et de bourses de l’emploi, pensions de chômage, début de la sécurité sociale), et soutient le libre-échange. Il connait des tensions régulières autant avec le parti conservateur que le parti libéral, le premier le considérant trop mou, et le second trop dur. Churchill essaye lui de trouver un juste équilibre. Il crée un état-major de guerre naval et développe des navires de guerre, ainsi que l’aviation navale. Il soutient aussi l’autonomie de l’Irlande en 1912, s’attirant encore une fois les foudres des conservateurs.
Il se rend sur le front pendant la Première Guerre Mondiale et soutient le développement des innovations technologiques (char de guerre, cellule de décryptage des codes secrets). La défaite à la bataille des Dardanelles provoque son éviction. Il combat pendant un temps au front, puis, blanchi de toute responsabilité dans cet échec par une commission d'enquête parlementaire, il devient en 1917 Ministre de l'Armement, secrétaire d'État à la Guerre et secrétaire d'État de l'Air. Il devient aussi secrétaire d’Etat aux colonies en 1921 : il signe le traité de l’indépendance irlandaise, et gère les nouvelles colonies du Proche-Orient.
Il devient chancelier de l’Echiquier en 1924 (ministre de l’économie) et laisse un bilan mitigé, étant plus à l’aise dans la politique étrangère et militaire. Opposé avec violence à l’URSS et au communisme, il soutient le développement du fascisme. Il vit une traversée du désert à partir de 1931, et se consacre à sa carrière d’écrivain. Il se distingue du reste de la classe politique, pacifiste, par une opposition nette à l’Allemagne nazie, soutenant un réarmement du pays. Il est informé des évènements par des hauts fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères qui soutiennent son opinion. Il parvient à faire maintenir le niveau de l’aviation britannique avec celui de l’aviation allemande, et demande en vain le renforcement de la SNU (ancêtre de l’ONU). Malgré cette traversée du désert, il continue à être consulté par le gouvernement et est considéré comme un potentiel premier ministre.
Il est rappelé en 1939 comme Premier Lord de l'Amirauté et membre du Cabinet de guerre, et développe une relation épistolaire avec le président américain Roosevelt. Après la démission de Chamberlain, il devient Premier ministre, les conservateurs l’ayant choisi plus par défaut que par adhésion. Refusant de capituler, il organise les forces armées britanniques et mène la guerre contre l’Axe. Ses discours (Du sang, du labeur, des larmes et de la sueur, We shall fight on the beaches) marquent les Britanniques et les forces alliées. Il crée le SOE, des services secrets spécialisés et coopère avec les résistants français.
À l’approche de la fin du conflit, il plaide auprès du président américain, pour qu'il reconnaisse la France libre de Charles de Gaulle, puis obtient à la France une place au Conseil de sécurité des Nations unies ainsi qu’une zone d'occupation en Allemagne.
Auréolé par son action lors de la Seconde Guerre mondiale, il perd de façon inattendue les élections législatives de 1945. Son échec peut être expliqué par le désir de réforme d'après-guerre de la population, ou le fait qu'elle pense que Churchill est un homme de guerre, mais pas de paix. Devenu chef de l'opposition, il se désintéresse de la politique intérieure et se concentre sur la politique mondiale, dénonçant dès 1946 le rideau de fer. Il redevient Premier Ministre après les élections de 1951, et fait face à l’implosion en cours de l’Empire.
En 1955, à plus de 80 ans, il démissionne épuisé de ses fonctions de Premier ministre. Malade, il reste membre du Parlement jusqu'en 1964. Sa mort l’année suivante à 90 ans conduit à l’organisation d’obsèques nationales qui rassemblent un nombre inédit d’hommes d'État de par le monde.
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