Script VF épisode 101 "Rose"
EXT. ESPACE
La caméra tourne autour de la planète Terre et zoome au cœur de Londres.
INT. CHAMBRE DE ROSE TYLER
La caméra continue de zoomer vers le réveil de Rose, qui indique 7h30. Rose tape dessus pour l'éteindre et saute hors du lit.
INT. SALON DES TYLER
Rose attrape son sac, fait un bisou sur la joue de sa mère et attrape ses clés.
ROSE : Salut
JACKIE : A tout à l'heure
Jackie boit à petites gorgées son thé et décroche le téléphone.
INT. CAGE D'ESCALIERS
Rose descend en courant les escaliers de l'immeuble dans lequel elle habite.
LONDON STREET
Rose saute hors du bus.
INT. MAGASIN HENRICKS
Rose porte une pile de vêtements, semblant s'ennuyer.
EXT. TRAFALGAR SQUARE
Probablement à l'heure du déjeuner, Rose et Mickey sont assis à côté d'une fontaine, riant, se taquinant et s'embrassant. Ils se lèvent pour partir.
ROSE : A plus tard !
INT. MAGASIN HENRICKS
Rose est de retour chez Henrick's.
VOIX AU HAUT-PARLEUR : Au rayon lingerie nous vous proposons des promotions exceptionnelles.
Rose se prépare à partir.
HOMME DE LA SECURITE (lui tend un sachet) : Rose !
Rose prend le sachet et, pas vraiment contente, se dirige vers l'ascenseur.
INT. HENRICKS, SOUS-SOL
Quand l'ascenseur s'ouvre en tintant, elle allume le sous-sol.
ROSE : Wilson ? (elle avance dans le couloir) Wilson, j'ai l'argent de la loterie. Wilson ? (elle frappe à la porte où il est écrit "HP Wilson CEO"). Tu es là ? Ecoute Wilson, je te préviens j'ai pas envie de rester enfermée. Wilson ! (A elle-même) : Uhh, dépêche-toi !
Il y a soudain un bruit venant du fond du couloir. Rose se tourne immédiatement vers l'origine de ce bruit.
ROSE : Qui est là ? Eh, Wilson c'est moi, Rose ! Il y a quelqu'un ? Wil... Wilson ?
Elle s'arrête devant une porte coupe-feu un moment, l'ouvre, et se retrouve dans une pièce qui semble servir pour le stockage des mannequins. Elle allume la lumière et avance dans la pièce.
ROSE : Wilson ? Wilson ?
Elle essaye une autre porte sur le côté. La porte coupe-feu qu'elle vient de traverser se referme brusquement. Etonnée, elle court vers celle-ci et secoue la poignée, mais elle refuse de s'ouvrir. Il y a un petit bruit derrière elle.
ROSE : C'est vraiment pas drôle. (elle retourne dans la pièce). Si c'est une blague, elle est de mauvais goût. Qui est là ?
Derrière elle, un mannequin tourne doucement la tête vers elle de lui-même. Rose se retourne juste à temps pour le voir sortir de son coin et avancer vers elle. Elle recule doucement.
ROSE : C'est très drôle, vous m'avez eu.
Le mannequin ne dit rien et n'arrête pas d'avancer. Deux autres se joignent à lui.
ROSE : Arrêtez, ça y est, j'ai fini de rire. Qui a eu cette idée stupide ? C'est Derek, c'est toi ?
Les mannequins continuent d'avancer. Un autre arrive par derrière.
ROSE : Derek, est-ce que c'est toi ?
Tous les mannequins sont maintenant en vie. Rose recule et trébuche sur un carton. Elle se relève rapidement et recule contre le mur. Le mannequin lève son bras pour frapper Rose. Elle tourne la tête en se préparant à recevoir le coup, quand une main vient tenir la sienne. Rose ouvre les yeux et tourne la tête pour voir à qui appartient cette main.
UN HOMME, LE DOCTEUR : Courez !
Ils courent, juste à temps pour sortir par une porte coupe-feu. Les mannequins les poursuivent. Le Docteur la conduit vers l'ascenseur.
INT. HENRICKS, ASCENSEUR
Les portes se referment sur le bras d'un des mannequins. Le Docteur lui arrache et les portes se ferment.
ROSE : Vous lui avez arraché le bras !
LE DOCTEUR : Ouais ! (il lui lance) Plastique.
ROSE : Je vous remercie, j'avais remarqué ! C'était qui ? Des étudiants ? Il n'y a que des étudiants pour faire ces blagues.
LE DOCTEUR : Pourquoi ce seraient des étudiants ?
ROSE : J'en sais rien...
LE DOCTEUR : Pourtant vous l'avez dit ! Pourquoi des étudiants ?
ROSE : Parce que... pour être aussi nombreux à s'habiller et à se déguiser, c'est forcément des étudiants.
Le Docteur sourit. Il l'aime bien.
LE DOCTEUR : C'est un bon raisonnement. Bien joué.
ROSE : Merci.
LE DOCTEUR : Mais vous avez tort.
ROSE : Peu importe, quand Wilson les verra, il appellera la police.
LE DOCTEUR : Qui est Wilson ?
ROSE : Le chef électricien.
LE DOCTEUR : Ils l'ont tué.
Il sort de l'ascenseur. Rose le suit.
INT. HENRICKS, COULOIR
ROSE : Ça ne m'amuse plus du tout, vous allez arrêter !
LE DOCTEUR : Eloignez-vous ! (Il pousse Rose sur le côté). Attention aux yeux.
Il condamne l'ascenseur avec son tournevis sonique.
ROSE : J'en ai assez de cette blague idiote !
Le Docteur recule.
ROSE : Vous êtes qui vous ? Et les autres en bas, c'est qui ? J'ai dit c'est qui les types en bas ?
LE DOCTEUR : Ils sont en plastique. Des créatures en plastique vivantes. Ils veulent prendre le contrôle du relais électrique sur le toit. Ça aurait pu être un problème, mais heureusement que j'ai ça ! (il montre un objet électronique). Alors, (il ouvre la porte de sortie pour Rose) je vais monter sur le toit et les faire sauter. Il se pourrait que je meure dans l'explosion, mais ne vous inquiétez pas pour moi. Vous, vous allez rentrer chez vous et vous préparer un bœuf bourguignon.
EXT. HENRICKS
Rose sort par la porte.
LE DOCTEUR : Si vous parlez à quelqu'un de ce que vous avez vu, sa vie sera en danger.
Il ferme la porte. Rose se retourne et semble déconcertée. Il ouvre à nouveau la porte.
LE DOCTEUR : Moi je suis le Docteur, et vous vous appelez comment ?
ROSE : Rose.
LE DOCTEUR : Ça a été un plaisir Rose. Courrez pour vivre.
Il ferme à nouveau la porte. Rose court. A l'extérieur, personne ne se doute de ce qui est en train de se passer. Rose est distraite et se fait presque renverser par un taxi.
CHAUFFEUR DE TAXI : T'es folle !
Rose s'éloigne autant que possible de l'immeuble et se retourne juste à temps pour voir le dernier étage exploser. Elle court jusque chez elle et passe devant une "Police Box".
INT. SALON DES TYLER
La télévision est allumée sur News 24. Rose est assise dans le canapé et la regarde.
REPORTER : Le centre de Londres a été fermé par mesure de sécurité. La police enquête sur les origines de l'explosion. D'après les témoins...
Le bras du mannequin est posé sur le fauteuil. Jackie arrive en parlant au téléphone.
JACKIE TYLER : Je sais, ils en parlent à la télévision, sur toutes les chaines ! Elle a eu de la chance, elle aurait pu mourir ! Sérieusement, elle est tellement choquée qu'elle a pris un coup de vieux. Viens ici tu verras, on dirait que c'est moi sa fille ! Oh, tiens voilà l'autre...
Mickey apparait à la porte...
MICKEY SMITH (à Rose) : Je t'ai appelé sur ton portable. T'aurais pu mourir, tout le monde ne parle que de ça ! J'arrive pas à croire que ton magasin a explosé.
Il la prend dans ses bras.
ROSE : Je vais bien, je vais bien, ça va, s'il te plait ça va, ça va.
MICKEY : Qu'est-ce qui s'est passé ?
ROSE : J'en sais rien !
MICKEY : Tu sais pourquoi ça a explosé ?
ROSE : J'étais même pas à l'intérieur, j'étais dans la rue quand ça a sauté, j'ai rien vu...
JACKIE (en arrivant) : Je suis avec Debbie au téléphone, elle est amie avec un journaliste du Mirror, il paie 500 livres pour une interview !
ROSE : Oh c'est une bonne idée, passe le téléphone !
Elle prend le téléphone et raccroche.
JACKIE : Il va falloir que tu gagnes ta vie maintenant que tu n'as plus de travail. Et compte pas sur moi pour t'entretenir. (Le téléphone sonne à nouveau, Jackie décroche) Bettie, elle est en vie ! (elle quitte la pièce) oui je lui ai dit, oui évidemment qu'elle aurait pu accorder une interview, elle est passé à deux doigts de la mort.
MICKEY : Quoi ! Tu bois du thé ? Non, non, non, c'est pas bien, c'est pas bien. T'as été choqué, il te faut autre chose.
ROSE : Mais je vais bien !
MICKEY : Non, je crois pas non. On va aller boire quelque chose de plus consistant, on va aller au pub tous les deux.
ROSE (en souriant) : Il y a un match c'est ça ?
MICKEY : Non non non, je m'inquiète seulement pour toi !
ROSE : Il y a un match j'en suis sûre.
MICKEY : C'est pas le but. Mais en se dépêchant on pourrait voir les 5 dernières minutes.
ROSE : Vas-y tout seul, moi je vais rester ici. Allez. Jette ça à la poubelle...
Elle fait un signe vers le bras du mannequin. Mickey fait un geste vers ses lèvres. Rose l'embrasse. Il la repousse dans le fauteuil et ils rigolent. Il se lève pour partir et Rose lève sa jambe pour lui faire un croche-pied. Mickey attrape le bras et fais signe avec.
MICKEY : Au revoir !
ROSE : Salut !
Mickey fait semblant de se faire étrangler par le bras du mannequin et part. Rose secoue la tête et reporte son attention vers la télévision.
REPORTER : ...l'immeuble pourrait s'écrouler sous les flammes... quinze garnisons de pompiers sont mobilisés, ils font tout leur possible pour sauvegarder l'infrastructure de l'immeuble.
EXT. POWELL ESTATE
A l'extérieur, Mickey jette le bras dans une poubelle en passant devant. Zoom vers l'intérieur sombre de la poubelle.
INT. CHAMBRE DE ROSE
...et la caméra s'éloigne du réveil qui affiche 7h29. Rose tape dessus pour éteindre l'alarme et s'assoit.
JACKIE (au loin) : Je sais pas pourquoi tu as mis ton réveil, tu n'as plus de travail. A quoi ça sert ?
Rose se laisse tomber dans ses oreillers.
INT. SALON DES TYLER
Rose prend son petit déjeuner, sa mère lui parle.
JACKIE : Il y a Finches... Essaye de travailler là-bas, ils recherchent toujours du monde.
ROSE : Oh, oui. C'est des monstres.
JACKIE : C'est mieux que rien, non ! C'est dans cette boutique que tu as appris tout ce que tu sais. N'oublie pas de réclamer une compensation. Je suis sérieuse, tu as été choquée et traumatisée. Arianna a réussi à obtenir 2000 livres simplement parce qu'un client a dit qu'elle ressemblait à une grecque. C'est vrai qu'elle est grecque, mais ce qui est important c'est qu'elle a obtenu gain de cause.
Rose entend un bruit et se lève.
ROSE : Maman, la chatière elle est ouverte. Je t'avais dit de la laisser fermée, tous les chats errants vont venir !
JACKIE : Je l'ai même pas touchée !
ROSE : T'as dû y penser seulement !
Rose découvre que les vis sont tombées sur le sol. La chatière bouge soudain. Rose recule puis revient et pousse la chatière pour l'ouvrir. Elle sursaute en voyant le visage du Docteur de l'autre côté. Elle ouvre la porte.
LE DOCTEUR : Qu'est-ce que vous faites là ?
ROSE : C'est ici que j'habite !
LE DOCTEUR : Vous n'avez pas mieux à faire ?
ROSE : Qu'est-ce que vous racontez ? Je suis ici à la maison parce qu'on a fait sauter mon emploi !
Le Docteur sort son tournevis sonique.
LE DOCTEUR : C'est pourtant le bon signal. Vous êtes en plastique ? (Frappant sur la tête de Rose) Non, boîte crânienne. Bon, j'y vais !
Il commence à partir, mais Rose le tire à l'intérieur.
ROSE : Vous, à l'intérieur. J'ai deux mots à vous dire.
Elle ferme la porte.
JACKIE : Qui est là ?
INT. CHAMBRE DE JACKIE
Rose passe la tête à l'entrée de la chambre de sa mère.
ROSE : C'est à propos d'hier soir, c'est pour l'enquête. Laisses-nous dix minutes.
JACKIE : Pour moi elle mérite une compensation.
LE DOCTEUR : Oh, on parle de plusieurs millions.
Le Docteur s'appuie contre l'encadrement de la porte, attendant que Rose revienne. Jackie le regarde un moment et se lève en flirtant.
JACKIE : Je suis en robe de chambre.
LE DOCTEUR : Oui je vois.
JACKIE : Toute seule dans ma chambre avec un inconnu.
LE DOCTEUR : Oui, c'est vrai.
JACKIE : Oui et tout peut arriver.
LE DOCTEUR : Non.
Le Docteur s'en va et Jackie fait la grimace.
INT. SALON DES TYLER
ROSE : Faites pas attention au désordre. Vous voulez un café ?
LE DOCTEUR : Je veux bien, avec du lait.
Rose va dans la cuisine et commence à faire le café.
INT. CUISINE DES TYLER
ROSE : On devrait aller voir la police. Je suis sérieuse. Et ensemble.
INT. SALON DES TYLER
Le Docteur prend un magazine people.
LE DOCTEUR : Un homosexuel rencontre une extraterrestre.
INT. CUISINE DES TYLER
ROSE : Je vous en veux pas vous savez. J'ai eu l'impression qu'on m'avait fait une mauvaise blague.
INT. SALON DES TYLER
Le Docteur attrape un livre et le parcourt.
LE DOCTEUR : La fin est triste.
INT. CUISINE DES TYLER
ROSE : Ils ont dit à la télévision qu'ils avaient trouvé un corps.
INT. SALON DES TYLER
Le Docteur prend une enveloppe et la lit.
LE DOCTEUR : Rose Tyler. (il se regarde dans le miroir). Hum, ça aurait pu être pire ! (il montre ses oreilles). Hum, quand même les oreilles...
INT. CUISINE DES TYLER
ROSE : Je me disais que j'avais fait un mauvais rêve. J'ai cru à une blague.
INT. SALON DES TYLER
Le Docteur mélange un paquet de cartes.
INT. CUISINE DES TYLER
ROSE : De toute façon, avant d'aller voir la police, je veux savoir ce que je vais leur dire. Je veux que vous m'expliquiez toute l'histoire.
INT. SALON DES TYLER
LE DOCTEUR (aux cartes) : Peut-être pas. (il entend du bruit derrière le canapé). Qu'est-ce que c'est que ça ? Vous avez un chat ?
INT. CUISINE DES TYLER
ROSE : Non.
INT. SALON DES TYLER
Le Docteur se penche derrière le canapé et le bras du mannequin lui saute au cou.
ROSE (se promenant avec son café) : On en a eu, mais avec tous les chats errants qui trainent dans le quartier...
Derrière elle, le Docteur est en train de se faire étrangler par la main. Il essaye de s'en défaire. Rose ne remarque pas que le Docteur est en train de se battre contre cette main en plastique.
ROSE : J'ai dit à Mickey de mettre ça dehors (Elle repose la tasse sur la table). Vous êtes tous les mêmes, donnez une main en plastique à un homme... En plus, je ne connais même pas votre nom ! Docteur quoi, hein ?
Le Docteur jette la main à travers la pièce, mais elle s'attaque au visage de Rose. Elle crie et le Docteur arrive et essaye de l'enlever.
INT. CHAMBRE DE JACKIE
Jackie se sèche les cheveux sans se rendre compte de rien.
INT. SALON DES TYLER
Le Docteur et Rose tombent sur la table, la cassant, et roulent sur le sol. Le Docteur la pousse sur le canapé, et sortant son tournevis sonique, il "éteint" la main.
LE DOCTEUR : Il est neutralisé. Vous voulez voir ? Un bras mort !
Il lui lance.
ROSE : Vous en êtes sûr ?
Elle l'utilise pour lui taper sur l'épaule.
LE DOCTEUR : Oh !
INT. ESCALIER
Le Docteur descend les escaliers, Rose sur ses talons.
ROSE : Attendez une minute, vous pouvez pas filer comme ça.
LE DOCTEUR : Si je peux. Regardez, c'est tout moi. Au revoir.
ROSE : Mais le bras, il a bougé, il a essayé de me tuer.
LE DOCTEUR : Je le prends pour l'étudier.
ROSE : Ne partez pas comme ça. C'est pas sympa. Dites-moi ce qui se passe !
LE DOCTEUR : Non, non.
Ils atteignent le bas de l'escalier et la porte.
EXT. POWELL ESTATE
ROSE : Dans ce cas, je vais voir la police. Je vais tout leur raconter. Et vous, vous avez dit que les gens à qui je parlerai risquaient d'être tués. Vous choisissez. Dites-moi ce qu'il y a ou je vais tout raconter.
LE DOCTEUR : Ca ressemble à du chantage, non ?
ROSE : En quelque sorte.
LE DOCTEUR : Et bien, c'est raté.
ROSE : Qui êtes-vous ?
LE DOCTEUR : Je vous l'ai dit. Le Docteur.
ROSE : Oui. Mais, Docteur quoi ?
LE DOCTEUR : Juste le Docteur.
ROSE : Le Docteur.
LE DOCTEUR : Salut !
ROSE : Vous croyez que vous m'impressionnez ?
LE DOCTEUR : En quelque sorte.
ROSE : S'il vous plait. Dites-moi. J'en ai vu assez. Vous êtes de la police ?
LE DOCTEUR : Non. Je suis juste un voyageur. Je suis bien loin de chez moi.
ROSE : Mais qu'est-ce que j'ai fait de mal ? Pourquoi ce truc en plastique a essayé de me tuer ?
LE DOCTEUR : Oh ! Vous pensez que le monde entier s'est retourné contre vous ? Mais vous êtes un accident, vous étiez là, c'est tout.
ROSE : Il a essayé de me tuer !
LE DOCTEUR : Il en a après moi, pas après vous. Hier soir dans le magasin, j'étais là, vous avez débarqué et vous avez failli tout faire raté ! Ce matin, j'étais à la recherche de ce bras, et lui aussi me cherchait d'ailleurs. S'il vous a agressé c'est parce que vous étiez sur mon chemin.
ROSE : Alors si je comprends bien, vous dites que le monde entier en a après vous. C'est bien ça ?
LE DOCTEUR : En quelque sorte.
ROSE : Vous en êtes convaincu !
LE DOCTEUR : En quelque sorte.
ROSE : Mais, pour cette histoire de plastique, qui d'autre est au courant ?
LE DOCTEUR : Personne.
ROSE : Quoi, vous êtes tout seul ?
LE DOCTEUR : Il y a qui d'autre ici ? Les humains passent leur temps à manger, dormir et regarder la télé. Pendant ce temps, il y a une guerre tout autour d'eux.
Rose lui prend le bras des mains.
ROSE : Eh, commencez par le début.
EXT. RUE
ROSE : Si on se retrouvait devant du plastique vivant, j'aimerai pas mais on sait jamais si ça arrivait, comment vous le tueriez ?
LE DOCTEUR : La chose projetait de la vie dans ce bras. Tout ce que j'ai fait, c'est rompre le signal.
ROSE : Comme un signal radio ?
LE DOCTEUR : Un signal cérébral. (Silence) Vous y êtes ?
ROSE : Oui. Mais qui contrôle le signal ?
LE DOCTEUR : Longue histoire.
ROSE : Mais à quoi ça leur sert, dites-moi ? Des mannequins de vitrines de magasins, je vois pas pourquoi ? C'est sûrement des gens qui veulent ruiner le commerce ?
Ils rient.
LE DOCTEUR : Non.
ROSE : Je rigole.
LE DOCTEUR : C'est pas la guerre des prix. (il rit encore et s'arrête soudain). Ils veulent s'infiltrer chez les humains pour les détruire. Vous me croyez au moins ?
ROSE : Non.
LE DOCTEUR : Mais vous écoutez toujours.
Elle s'arrête. Le Docteur continue de marcher.
ROSE : Soyez sympa, Docteur. Dites-moi. Qui êtes-vous ?
LE DOCTEUR (s'arrête) : Je vais vous apprendre quelque chose, à propos de votre planète. (il marche vers elle). C'est comme quand on est enfant. La première fois qu'on vous dit que la Terre tourne sur elle-même, vous n'arrivez pas à le croire, parce que tout autour de vous à l'air immobile. J'arrive à la sentir. (il lui prend la main) La rotation de la Terre. Sous nos pieds le sol avance à plus de 1600km/h. La planète tourne autour du soleil à 108 000 km/h et j'arrive à le sentir, au travers cet espace, vous et moi, accrochés sur la peau de cette infime petite planète et si on laissait faire... (il lui lâche la main) Voilà c'est moi. Alors vous devez m'oubliez Rose Tyler. (il prend le bras pour dire au revoir avec) Bonjour chez vous.
Il s'en va. Rose le regarde partir puis commence à marcher aussi. Le Docteur rentre dans une "Police Box". Rose entend les moteurs du TARDIS. Elle court aussi vite qu'elle peut. La Police Box est partie. Elle tourne ses yeux vers le soleil, regarde tout autour d'elle, et repart en marchant.
INT. APPARTEMENT DE MICKEY
Mickey laisse entrer Rose.
MICKEY : Eh eh, c'est ma petite femme ! (il lui donne une tape sur les fesses). Allez entre !
ROSE : Oh, arrête. (Il l'embrasse). Mwah !
MICKEY : Café ?
ROSE : Oui, seulement dans une tasse propre. Ça veut pas dire rincée, ça veut dire lavée. Je peux utiliser l'ordi ?
MICKEY : Ouais. C'est une excuse pour aller dans ma chambre ?
Mickey va dans la cuisine. Rose ferme la porte de la chambre derrière elle.
MICKEY : Et tu lis pas mes messages !
INT. CHAMBRE DE MICKEY
Rose allume l'ordinateur et tape "Docteur" dans le moteur de recherche. Elle ne trouve rien d'intéressant. Elle tape "Docteur, plastique vivant". Toujours rien. Elle tape "Docteur Boîte Bleue". Le premier résultat qu'elle trouve est "Docteur qui ? Connaissez-vous cet homme, contacter Clive". Elle clique dessus et une page web sur laquelle il y a une photo floue du Docteur et les mots "avez-vous vu cet homme ? Contacter Clive". Elle clique sur "Contacter Clive".
EXT. MAISON DE CLIVE
Mickey et Rose sont assis dans la voiture.
ROSE : Mais pourquoi t'es venu avec moi ? Il n'y a rien à craindre, il a une femme et des enfants.
MICKEY : Et qui te l'as dit ? C'est lui. Et c'est exactement ce que dirait un prédateur du Net, non ?
Rose sort de la voiture, en grimaçant. Mickey ne semble pas très content, et regarde un homme sortir les poubelles. Rose frappe à la porte de la maison et un garçon de onze ans ouvre la porte.
ROSE : Euh, bonjour, je suis attendue par Clive. On s'est envoyé des messages.
FILS DE CLIVE : Papa ! C'est encore une de tes cinglées !
Clive apparait.
CLIVE : Oh, désolé. Bonjour, vous devez être Rose. Moi, c'est Clive, vous le savez.
ROSE : Je vous préviens mon petit ami est dans la voiture, il m'attend. Au cas où vous voudriez m'assassiner !
Ils rient.
CLIVE : Non, promis aucun meurtre.
Il fait signe à Mickey qui hoche la tête, toujours tendu.
CAROLINE : Qui est là ?
CLIVE : Oh c'est à propos du Docteur ! Elle est venue sur mon site. Mais je vous en prie, entrez, entrez.
La femme de Clive, Caroline, descend les escaliers avec une corbeille à linge.
CAROLINE : Elle ? Elle a visité ton site qui parlait du Docteur ? Alors c'est elle ?
Elle sourit de manière ironique et ferme la porte. Mickey a l'air suspicieux.
INT. GARAGE DE CLIVE
Clive montre à Rose le garage, qui est une sorte de musée consacré au Docteur.
CLIVE : La plupart des dossiers sont sensibles. Je ne pouvais pas vous les envoyer, ils auraient pu être interceptés. Vous comprenez. Si vous creusez suffisamment, gardez l'esprit libre, ce Docteur pourrait apparaître n'importe où. Les journaux politiques, la théorie de la conspiration, même dans les histoires de fantômes. Aucun nom de famille, aucun prénom. Le Docteur, seulement le Docteur. Ce nom de Docteur apparemment se transmet de père en fils, il semble que ce soit un héritage. C'est lui votre Docteur, non ?
Il montre une photo du Docteur sur un écran d'ordinateur.
ROSE : Oui.
CLIVE : J'ai eu cette photo dans les archives publiques de Washington l'année dernière. J'ai eu cette photo sur Internet, mais regardez sur l'original...
Il montre à Rose une série de photographies du Docteur, se tenant debout au milieu d'une foule, au moment de l'assassinat du président Kennedy.
CLIVE : 22 novembre 1963. L'assassinat du Président Kennedy. Vous voyez.
ROSE : C'est peut-être son père...
CLIVE : Faisons un tour dans le passé... Avril 1912. (Il apporte un autre album photo). Voici une photo des Daniels, une famille de Southampton. Avec un ami. (il montre le Docteur, debout à côté d'eux). Elle a été prise la veille du jour où ils devaient voyager sur le Titanic. Mais pour une raison inconnue ils ont annulé leur voyage et ont survécu. Et aussi j'ai ça (il lui montre un dessin). 1883. Un autre Docteur, regardez. Quelle ressemblance, ils sont identiques. Ce dessin a été fait sur la côte de Sumatra, juste avant que le Krakatoa se réveille. Ce Docteur est une légende qui voyage dans notre histoire. Quand une catastrophe se prépare, il est là. Il sème la tempête sur son chemin. Il voyage avec sa compagne.
ROSE : Qui ça ?
CLIVE : La mort.
EXT. MAISON DE CLIVE
Mickey attend toujours à l'extérieur, dans sa voiture. Il regarde autour de lui et la poubelle commence à avancer vers lui.
INT. GARAGE DE CLIVE
CLIVE : Si le Docteur est revenu, si vous l'avez vu Rose, je peux vous dire une chose. Notre monde est en danger.
EXT. MAISON DE CLIVE
Mickey regarde à nouveau la poubelle, immobile. Quelques secondes plus tard, elle commence à avancer encore. Il sort de la voiture et marche vers la poubelle, regardant autour pour savoir comment elle avance. Ne voyant rien, il place ses deux mains sur le couvercle et l'ouvre.
MICKEY : Il y a quelqu'un ?
La poubelle est vide.
INT. GARAGE DE CLIVE
CLIVE : S'il arrive à vous isoler, si vous le voyez appeler chez lui... vous n'avez plus qu'à prier.
EXT. MAISON DE CLIVE
Mickey referme la poubelle, confus. Il essaie de reculer mais ses mains sont collées. Il tire ses mains mais le plastique se déforme et les retient à la poubelle. Soudain, elle s'ouvre et attire Mickey à l'intérieur, en faisant un rot.
INT. GARAGE DE CLIVE
ROSE : Mais qui est-il ? A votre avis, qui est ce Docteur ?
CLIVE : Je crois que c'est la même personne. Je crois qu'il est immortel. C'est un extraterrestre venu d'un autre univers.
EXT. MAISON DE CLIVE
Rose retourne à la voiture, en parlant avant même d'être entrée dedans.
ROSE : On y va ! Il est malade, il est complètement dingue ce type ! Il délire sur le Net. Pour lui c'est un complot. Tu as gagné !
Elle rentre dans la voiture. La personne assise au volant n'est pas Mickey, mais une réplique en plastique. Rose ne semble pas s'en apercevoir.
ROSE : Alors, on fait quoi ce soir ? Je t'offre une pizza ?
MICKEY : Pizzaaa ! P-p-p-pizza !
ROSE : ...ou chinois, qu'est-ce que t'en dis...
MICKEY : Pizza !
Ils partent en zigzagant.
INT. RESTAURANT
Rose et Mickey sont assis à une table au restaurant.
ROSE : Tu crois que je devrais essayer à l'hôpital ? Suki dit que dans les cantines, il y a du travail. Alors voilà, je crois qu'il ne me reste plus qu'à faire la plonge ou je reprends des études.
"Mickey" la regarde, en souriant.
ROSE : J'en sais rien. C'est à cause de Jimmy Stone en fin de compte, si j'ai quitté l'école et maintenant regarde où il a fini. Tu penses à quoi ?
MICKEY EN PLASTIQUE : Où as-tu rencontré ce Docteur ?
ROSE : Oh excuse-moi, est-ce qu'on peut parler de moi une seconde ?
MICKEY EN PLASTIQUE : Je sais que tout a commencé dans la réserve du magasin. Qu'est-ce qu'il était venu y faire ?
ROSE : Rien...
MICKEY EN PLASTIQUE : Me mens pas.
ROSE : Ecoutes, c'est rien du tout.
MICKEY EN PLASTIQUE : Dis-moi ce qu'il faisait ?
ROSE : Je ne parlerais pas de ça Mickey, vraiment je ne te dirais rien du tout alors arrête. Je sais que ça a l'air stupide. Je crois pas qu'il soit gentil. Il est dangereux.
MICKEY EN PLASTIQUE : Mais tu dois avoir confiance en moi, Rose, (rapidement) bébé, chérie, bébé, chérie.
Rose a l'air confus.
MICKEY EN PLASTIQUE : Tu peux tout me dire. Dis-moi ce que tu sais sur le Docteur, ce qu'il prépare et là je pourrai t'aider Rose. C'est tout ce qui compte pour moi, mon ange, bébé, chérie, bébé, ma chérie.
ROSE : Pourquoi tu parles comme ça ?
Un serveur s'approche de la table.
SERVEUR : Votre champagne.
MICKEY EN PLASTIQUE : Nous n'avons pas commandé de champagne. (il attrape la main de Rose) Où est le Docteur ?
Le serveur change de côté et tend la bouteille à Rose.
SERVEUR : Madame. Votre champagne.
ROSE : Nan, c'est pas le nôtre. Mickey, pourquoi, qu'est-ce qu'il ne va pas ?
MICKEY : Je dois absolument savoir tout ce qu'il sait et où il est.
SERVEUR : Personne ne veut de ce champagne ?
Mickey en plastique, exaspéré, lève ses yeux vers le serveur qu'il voit pour la première fois.
MICKEY EN PLASTIQUE : Vous avez entendu ce qu'on vous a dit... (Le serveur s'avère être en fait le Docteur). Ah, je le tiens.
Le Docteur secoue la bouteille.
LE DOCTEUR : Ne bougez pas, je vais porter un toast à ce couple heureux. A votre santé.
Le bouchon saute et "Mickey" le reçoit dans le front. Son front absorbe le bouchon et il le crache par la bouche. Rose s'aperçoit finalement que Mickey a été remplacé par du plastique.
MICKEY EN PLASTIQUE : A nous deux maintenant. (sa main se transforme en planche et il casse la table en deux. Rose crie et s'enfuit. Le Docteur attrape la tête de Mickey en plastique et tire. La tête se détache du corps). Ne crois pas que ça va m'arrêter.
Un couple à la table d'à côté crie, mais le Docteur sourit. Rose tire sur le signal d'alarme.
ROSE : Tout le monde dehors ! Sortez tous !
Tout le monde court vers la sortie. Le corps sans tête reste à l'intérieur, aveugle.
ROSE : Sortez d'ici ! Sortez ! Sortez !
Rose et le Docteur courent vers la cuisine et une porte de sortie.
EXT. ARRIERE DU RESTAURANT
Le "clone" de Mickey à leur poursuite, le Docteur referme derrière eux une porte en métal avec son tournevis sonique alors que Rose essaye désespérément d'ouvrir la porte de la ruelle. Elle secoue obstinément le verrou.
ROSE : Ouvrez la porte, avec votre tube, allez vite.
LE DOCTEUR : Tournevis à ultra-sons.
ROSE : C'est par là !
LE DOCTEUR : Nan, venez, entrons là-dedans.
Il s'approche d'une "Police Box" au milieu de la cour, et la déverrouille. Le "clone" commence à attaquer la porte. Rose va pour voir la cabine en bois.
ROSE : Vous pouvez pas vous cacher dans une cabine en bois ! (elle court vers la porte de la ruelle et s'attaque aux chaines). Il va bientôt sortir. Docteur !
Elle court et entre dans la Police Box.
INT. TARDIS
Rose claque la porte derrière elle, fait quelques pas et regarde autour d'elle, puis ressort.
EXT. COUR
Elle fait le tour de la Police Box et revient vers l'entrée. Le "clone" arrive finalement à faire un trou dans la porte, donc elle retourne dans la Police Box.
INT. TARDIS
ROSE : Il va nous suivre !
LE DOCTEUR : Tous les soldats de Genghis Khan n'ont pas réussi à passer cette porte, et ils ont essayé ! Maintenant, taisez-vous.
Rose reste debout près de l'entrée du TARDIS, regarde autour d'elle et voit que c'est bien plus grand à l'intérieur qu'à l'extérieur. Le Docteur branche la tête du "clone".
LE DOCTEUR : Voyez, le bras, ce n'est pas assez élaboré. La tête c'est parfait.
Rose a l'air submergé par ce qu'elle voit.
LE DOCTEUR : Je vais l'utiliser pour repérer le signal qui me mènera à la source. Voilà. (il se retourne vers Rose et lui accorde toute son attention). Vous voulez commencer par quoi ?
ROSE : Um... à l'intérieur c'est beaucoup plus grand qu'à l'extérieur ?
LE DOCTEUR : Ouais.
ROSE : C'est extraterrestre.
LE DOCTEUR : Ouais.
ROSE : Vous êtes un extraterrestre ?
LE DOCTEUR : C'est cela, oui. (Rose le fixe). Est-ce que ça va ?
ROSE (vite) : Oui.
LE DOCTEUR : Ici, vous êtes dans le TARDIS. Ça s'écrit T-A-R-D-I-S. Temps A Relativité Dimensionnelle Inter-Spatial. (Un petit sanglot de la part de Rose). Est-ce que ça va ? C'est le choc des cultures. Ça arrive même aux meilleurs.
ROSE : Est-ce qu'ils ont tué Mickey ? Est-ce qu'ils ont tué Mickey ? Est-ce qu'ils l'ont tué ?
LE DOCTEUR : Oh... je dois y réfléchir.
ROSE : C'est mon petit-ami. Vous lui avez arraché la tête. Ils en ont fait une copie et vous, vous devez y réfléchir ? Elle est en train de fondre maintenant !
LE DOCTEUR : Oh non ! (il se retourne pour voir la tête de "Mickey" fondre avec un bruit de bulles). Oh, non, non, non, non, non, NON !
Il commence à tourner autour de la console, appuyant sur des boutons et tirant des leviers.
ROSE : Qu'est-ce que vous faites ? !
LE DOCTEUR : Il faut suivre le signal, il se brouille ! Attendez... (il regarde l'écran). Non, Non, Non, Non, Non, Non, NON ! (Le TARDIS bouge comme un véhicule en mouvement). On y est presque ! On y est presque ! Ca y est, on arrive !
La machine s'arrête et le Docteur court hors du TARDIS, sans un mot.
ROSE : Vous n'allez pas sortir, c'est dangereux ! Non, revenez !
Elle le suit à l'extérieur.
EXT. THAMES EMBANKMENT, DE L'AUTRE COTE DU LONDON EYE
LE DOCTEUR : J'ai perdu le signal. J'étais à deux doigts.
Rose sort du TARDIS, ayant l'air à nouveau confus.
ROSE : On a bougé ! Est-ce que ça vole ?
LE DOCTEUR : Il disparait ici, il réapparait là. Vous ne voulez pas comprendre.
ROSE : Mais si on est dans un autre endroit, où est passé cette chose sans tête ?
LE DOCTEUR : Disparue avec la tête, alors on ne va pas en parler toute la nuit ?
ROSE : Je dois prévenir sa mère...
Le Docteur la regarde, ayant l'air de ne pas comprendre.
ROSE : Mickey ! Je dois le dire à sa mère. Il est mort et vous avez dit que vous alliez y réfléchir.
Le Docteur roule des yeux, semblant n'y porter aucune importance.
ROSE : Vous avez raison, vous êtes un extraterrestre.
Elle s'éloigne.
LE DOCTEUR : Ecoutez, si j'ai oublié un gamin qui s'appelle Mickey...
ROSE : C'est pas un gamin !
LE DOCTEUR : C'est parce que je suis occupé à sauver la vie de tous ces stupides et imbéciles habitants ce cette planète. Voilà pourquoi !
ROSE : Oui ça va !
LE DOCTEUR : C'est la vérité !
Rose secoue la tête incrédule.
ROSE : Si vous êtes un extraterrestre, pourquoi avez-vous l'accent du Nord ?
LE DOCTEUR : Toutes les planètes ont un Nord.
Il croise les bras de manière indignée, et regarde ailleurs.
ROSE : Mais c'est quoi, cette cabine téléphonique de police publique ?
LE DOCTEUR : C'est une cabine téléphonique de 1950. (il tapote le TARDIS amoureusement, en souriant). Elle est classe, hein ?
Rose sourit et secoue la tête.
ROSE : D'accord. Est-ce que vous savez pourquoi ce plastique vivant veut nous détruire ?
LE DOCTEUR : Au contraire, il vous adore ! Vous avez une si jolie planète avec de la fumée, de l'essence, beaucoup de toxines et de dioxines dans l'air. C'est parfait ! La Terre est un garde-manger pour cette chose. En plus, toutes ses réserves de nourriture ont été détruites par la guerre, des planètes entières. Alors la Terre c'est son diner
ROSE : Comment peut-on l'arrêter ?
En souriant, le Docteur sort un tube de liquide bleu de sa veste.
LE DOCTEUR : Anti-Plastique !
ROSE : Anti-Plastique...
LE DOCTEUR : Anti-Plastique ! Mais je dois la trouver très vite. Comment une chose aussi énorme peut-elle se cacher dans une ville si petite ?
ROSE : Attendez, qu'est-ce que vous cherchez ?
LE DOCTEUR : Un émetteur. Cette chose arrive à contrôler le moindre petit morceau de plastique. Et pour ça, il faut une antenne de transmission pour le signal...
ROSE : Ca ressemble à quoi ?
LE DOCTEUR : A un émetteur. C'est rond, volumineux, planté quelque part en plein milieu de Londres.
Il fait quelques pas aux alentours, agité, à la recherche du moindre indice.
LE DOCTEUR : Un assemblage de métal de forme circulaire. Comme une assiette ou plutôt comme une roue.
Il fait face à Rose, son dos vers le pont. Derrière lui, la roue de London Eye à 150 m d'altitude. Il ne semble pas s'en apercevoir.
LE DOCTEUR : La fréquence étant émise de ce quartier, c'est peut-être invisible...
Rose regarde la roue derrière lui.
LE DOCTEUR : Quoi ?
Rose hoche la tête vers la roue. Le Docteur se retourne, puis revient vers elle, semblant ne pas comprendre.
LE DOCTEUR : Quoi ?
Rose secoue la tête, continuant de regarder la roue. Il se retourne à nouveau, sans faire la connexion.
LE DOCTEUR : Allez, dites-moi quoi ?
Rose continue seulement de regarder. Le Docteur se retourne à nouveau et il comprend.
LE DOCTEUR : Oh... fantastique !
Il sourit de toutes ses dents et court.
EXT. LONDON BRIDGE
Main dans la main, le Docteur et Rose traverse le London Bridge vers la roue.
EXT. LONDON EYE
Ils s'arrêtent au pied de la grande roue.
LE DOCTEUR : N'oubliez pas, le plastique est partout dans le monde. Toutes ces choses artificielles sont prêtes à prendre vie. Les mannequins, les poubelles, les téléphones, toutes les gaines de câble...
ROSE : Les implants mammaires...
LE DOCTEUR : Maintenant qu'on a trouvé l'émetteur, la chose doit sûrement se cacher sous nos pieds.
Rose s'éloigne en courant et trouve l'entrée d'un souterrain au pied du mur où elle cherchait.
ROSE : C'est peut-être là-dessous ?
Le Docteur court la rejoindre.
LE DOCTEUR : C'est exactement ça.
Ils courent vers la bouche d'égout. Le Docteur enlève le couvercle et une lumière rouge ainsi que de la fumée en sortent. Ils descendent tous deux l'échelle.
INT. SOUS LONDON EYE
Le Docteur ouvre la porte d'une autre pièce et ils s'avancent de quelques pas. Le Docteur pointe une énorme, orange et tremblotante masse au milieu de la pièce.
LE DOCTEUR : Le Centre de la Conscience, c'est là, à l'intérieur de la cuve. Une créature de plastique vivant.
ROSE : Et bien, jetez votre Anti-Plastique et dégageons d'ici.
LE DOCTEUR : Je ne suis pas là pour la tuer, je dois lui laisser une chance.
Ils descendent de quelques marches. Le Docteur se penche au-dessus de la rampe et s'adresse au Centre de la Conscience.
LE DOCTEUR : Je réclame audience auprès du Centre de la Conscience. Mon message est un message de paix. Selon la 15ème convention de la proclamation de l'ombre.
Le Centre de la Conscience tremble un peu.
LE DOCTEUR : Merci. Je demande la permission de m'approcher.
Pendant ce temps, Rose descend les marches et trouve Mickey. Elle court vers lui. Le Docteur roule encore ses yeux.
ROSE : Oh, mon Dieu ! Mickey ! C'est moi ! Ça va ? Il ne t'a pas tué !
Elle s'agenouille à côté de lui.
MICKEY : Cette chose derrière moi, le liquide, Rose, je peux lui parler !
ROSE : C'est quoi cette odeur ! Docteur, il est encore en vie !
LE DOCTEUR : Oui, ça fait partie des possibilités. Le maintenir en vie pour nourrir la copie.
ROSE : Quoi, qu'est-ce que vous racontez, vous le saviez et vous ne l'avez pas dit ?
LE DOCTEUR : Pour les scènes de ménage, on va attendre merci !
Rose aide Mickey à se relever. Le Docteur s'approche du Centre de la Conscience.
LE DOCTEUR : Puis-je m'adresser à la Conscience ? Merci. Si je puis me permettre, vous avez infiltré cette civilisation en utilisant la ruse et votre supériorité. Alors puis-je vous suggérer, avec tout le respect que je vous dois, d'y mettre fin ?
Le plastique remue dans ce qui semble être une réponse négative.
LE DOCTEUR : Oh pas de ça avec moi, c'est une invasion purement et simplement ! Sans parler des droits constitutionnels !
Il sort du plastique ce qui ressemble à une tête en colère.
LE DOCTEUR : Je n'ai pas encore fini ! Cette planète vient de naître, elle est encore jeune. Ses habitants sont bêtes, ils savent à peine marcher ! Mais ils sont capables de faire tellement plus ! Je vous le demande en leur nom : s'il vous plait, allez-vous-en !
Deux mannequins approchent du Docteur par derrière.
ROSE : Docteur !
Les mannequins l'attrapent. L'un d'entre eux sort l'Anti-Plastique de la poche de sa veste.
LE DOCTEUR : C'était juste au cas où. Je ne voulais pas l'utiliser.
Le plastique bouge de manière menaçante.
LE DOCTEUR : Je ne suis pas venu vous attaquer, seulement vous aider. Je ne suis pas votre ennemi. Je ne le suis pas, je le jure. Expliquez-moi ?
Les portes au-dessus d'eux s'ouvrent et révèlent le TARDIS.
LE DOCTEUR : Oh, oh non, s'il vous plait non ! Oui, c'est mon vaisseau spatial.
Le plastique rugit.
LE DOCTEUR : Non, c'est faux, j'en suis sûr. J'y étais. Je me suis battu dans cette guerre. Ce n'était pas ma faute. Je n'ai pas pu sauver votre monde, je n'ai pu sauver aucun des mondes !
ROSE : Qu'est-ce qu'elle fait ? !
LE DOCTEUR : C'est le TARDIS ! La Conscience l'a identifié. Elle a repéré son niveau de technologie supérieure. C'est terrible, elle entre dans l'étape finale. L'invasion commence. Allez-vous-en Rose. Sauvez-vous
Rose compose un numéro sur son téléphone.
ROSE : Maman ? !
EXT. CENTRE VILLE
Jackie descend les marches d'un poste de police.
JACKIE : Oh, c'est toi chérie. J'allais t'appeler. Tu as le droit à un dédommagement. Je te l'avais bien dit ! J'ai pris un formulaire au poste de police. Ne me remercie pas !
INT. SOUS LONDON EYE
ROSE : Où es-tu, réponds-moi ?
EXT. CENTRE VILLE
JACKIE : Je suis en ville !
INT. SOUS LONDON EYE
ROSE : Retourne à la maison ! A la maison, maintenant !
EXT. CENTRE VILLE
JACKIE : Ne t'en fais pas, écoute-moi. Je vais faire des petites courses nocturnes ma chérie. Alors, à toute à l'heure. Tchao.
Elle raccroche.
INT. SOUS LONDON EYE
ROSE : Maman ? ! Maman !
EXT. CENTRE VILLE
Jackie se dirige vers la galerie commerciale de Queens Arcade.
INT. SOUS LONDON EYE
La Conscience envoie un signal.
LE DOCTEUR : Le signal d'activation, elle va transmettre !
EXT. LONDON EYE
Un signal bleu électrique part vers la Grande roue.
INT. SOUS LONDON EYE
ROSE : C'est la fin du monde...
EXT. LONDON EYE
Le signal d'activation part à partir de la Grande roue.
INT. QUEEN'S ARCADE
Clive est en ville, parlant à sa femme.
CLIVE : C'est quand même pas difficile de penser à acheter les vêtements pendant les soldes. On ferait des économies.
Caroline sursaute en passant devant une vitrine alors que les mannequins commencent à bouger.
CAROLINE : Oh mon Dieu ! Je croyais que c'étaient des mannequins ! J'ai, j'ai failli avoir une attaque.
Ils regardent autour d'eux et les mannequins se "réveillent" partout. La femme de Clive sourit, jusqu'à ce qu'ils cassent la vitrine pour sortir. Jackie descend d'un escalator, et regarde incrédule alors que les mannequins marchent partout.
CLIVE : C'était vrai. Je le savais. Tout ce que j'ai lu, toutes ces histoires, c'était vrai !
Un mannequin se tourne vers lui. Sa main s'ouvre et révèle une arme. Il lui tire dessus. La femme et le fils de Clive crient.
INT. SOUS LONDON EYE
Le Docteur est toujours retenu par les mannequins.
LE DOCTEUR : Sortez, Rose ! Vite, sauvez-vous ! Courez !
Une partie du plafond s'effondre.
ROSE : Il n'y a plus d'escaliers !
Rose et Mickey essayent désespérément de regagner le TARDIS.
ROSE : J'ai pas la clé !
MICKEY : On va mourir !
INT. QUEEN'S ARCADE
C'est le chaos au centre commercial. Jackie est debout au pied de l'escalator, semblant perplexe pendant une seconde. Puis elle crie et court, laissant tomber son sac.
INT. SOUS LONDON EYE
Mickey et Rose sont toujours devant la porte du TARDIS.
EXT. RUE
A l'extérieur, Jackie est dans la rue et c'est autant le bazar qu'à l'intérieur. Une armée de mannequins sort par les portes. Jackie court dans la rue et se cache derrière une voiture devant un magasin de robes de mariée. Les mannequins à la fenêtre traversent la vitrine. Jackie crie.
INT. SOUS LONDON EYE
Rose regarde le Docteur se battre pour atteindre l'Anti-Plastique. Puis elle semble avoir pris une décision et se lève.
MICKEY : Laisse-le partir !
EXT. RUE
Les mannequins en mariées avancent dangereusement vers Jackie. Les trois lèvent leur bras, prêts à tirer.
INT. SOUS LONDON EYE
Rose entre en action.
MICKEY : Il n'y a plus rien à faire Rose !
Rose attrape un bout de métal.
ROSE : Je n'ai pas de diplômes universitaires.
EXT. RUE
Les mannequins lèvent leurs armes.
INT. SOUS LONDON EYE
ROSE : J'ai pas de boulot...
EXT. RUE
Les mains s'ouvrent pour révéler un trou d'où les balles peuvent sortir.
INT. SOUS LONDON EYE
ROSE : Pas d'avenir.
EXT. RUE
Jackie se protège. Rose tape sur une chaine sur le mur pour la détacher.
INT. SOUS LONDON EYE
ROSE : Mais je vais te dire ce que je sais. Ecole primaire de Jericho, j'étais la meilleure en gym.
La chaine se détache et Rose s'y accroche.
ROSE : J'ai eu la médaille d'or !
Rose vole au-dessus de la conscience. Elle cogne un des mannequins qui retient le Docteur, le faisant tomber lui et l'Anti-Plastique dans la cuve. Le Centre de la Conscience commence à se tortiller et à crier. Rose atterrit dans les bras forts du Docteur quand elle revient en volant au-dessus de la cuve.
LE DOCTEUR : Et maintenant, des ennuis.
La Conscience commence à exploser et Rose et le Docteur s'éloignent. Le signal de la grande roue s'éteint.
EXT. RUE
Les mannequins dans la rue principale qui attaquaient les gens, s'arrêtent et commencent à tressaillir comme s'ils dansaient. Jackie se couvre la tête avec ses bras.
INT. SOUS LONDON EYE
Rose, le Docteur et Mickey réussissent tous à rejoindre le TARDIS. Rose sourit au Centre de la Conscience avant de rentrer et de fermer la porte. Le Centre de la Conscience commence à mourir. Juste avant que toute la pièce commence à exploser, le TARDIS disparait.
EXT. RUE
Les mannequins tombent par terre, en tressaillant d'abord puis ils s'immobilisent.
EXT. RUELLE
Mickey court hors du TARDIS et se laisse tomber par terre, terrifié. Il reste contre un mur. Rose, cependant, sort tranquillement et appelle sa mère sur son téléphone portable.
EXT. RUE
JACKIE (répondant au téléphone) : Rose ! Rose ! Ne sort pas de la maison, c'est dangereux.
EXT. RUELLE
Rose rit de soulagement d'avoir entendue la voix de Jackie.
EXT. RUE
JACKIE : Oui, il y a des choses, elles nous ont tiré dessus et elles...
EXT. RUELLE
Satisfaite de savoir Jackie vivante, Rose raccroche en souriant.
EXT. RUE
JACKIE : Allo ? Allo ?
EXT. RUELLE
Rose court vers Mickey.
ROSE : Ça va ? Tu as mal quelque part ?
Mickey murmure. Le Docteur reste debout devant le TARDIS.
LE DOCTEUR : Le Centre de Conscience ? (il claque des doigts). Facile.
ROSE (le taquinant) : Vous exagérez un peu, si j'avais pas été là, elle vous aurait tué.
LE DOCTEUR : Oui, en effet. Merci. Et voilà, je suis en vacances. Jusqu'à, j'en sais rien. Si vous veniez avec moi ?
Rose le regarde et met ses mains dans ses poches.
LE DOCTEUR : Mon vaisseau spatial va plus loin qu'un taxi londonien et ça ne coute rien.
MICKEY : Non, c'est un extraterrestre, c'est une chose !
LE DOCTEUR : Il n'est pas invité, lui. Ca vous tente ? Vous pourriez rester ici, passer votre vie à travailler, dormir, manger, ou alors voyager... comme vous voulez.
ROSE : C'est toujours aussi dangereux ?
LE DOCTEUR (il hoche la tête) : Ouais.
Mickey met ses bras autour des jambes de Rose, comme un enfant.
ROSE : Non, je dois rester, il faut que... il faut que je retrouve ma mère, et puis, quelqu'un doit rester pour s'occuper de ce gros bêta.
Petit rire, et une tape sur le dos de Mickey.
LE DOCTEUR : Très bien. A un de ces jours.
Rose le regarde intensément, comme si elle n'avait pas encore décidé. Le Docteur ne la quitte pas des yeux, mais ferme la porte. Rose regarde la porte fermée. Le TARDIS commence à partir et disparait doucement. Rose regarde, perdue dans ses pensées.
ROSE : Allez viens, on s'en va.
Mickey est en état de choc. Il regarde l'endroit où se tenait le TARDIS avant.
ROSE : Viens... Allez...
Elle l'aide à se relever et ils commencent à marcher. Soudain, le bruit du TARDIS se fait entendre à nouveau. Rose et Mickey se retourne et le TARDIS réapparait, le Docteur passe la tête par la porte.
LE DOCTEUR : J'oubliais. Ce vaisseau spatial voyage aussi à travers le temps, bien sûr !
Il sourit et rentre, laissant la porte entrouverte. Rose se tourne vers Mickey.
ROSE : Merci.
MICKEY : Merci pour quoi ?
ROSE : Pour rien justement.
Elle l'embrasse sur la joue et court vers le TARDIS avec un énorme sourire.
FIN